L’évêque d’Arras était collateur de la cure de Camblain et décimateur de cette paroisse conjointement avec le chapitre d’Arras.
Il existait dans le château, une chapelle qui était également à la collation de l’évêque.
Beaudoin, châtelain de Lens, la fonda en 1256 et lui assigna pour revenu la moitié de la dîme qu’il possédait à Planques et à Burbures.
Jacques, évêque d’Arras, autorisa cette fondation sous la condition qu’à la mort de Jean, fils de Beaudoin, la nomination des chapelains redeviendrait à l’évêque.
Quant à la terre de Camblain, elle appartenait au XIème aux comtes de Boulogne.
D’après Dom Le Pez, Eustache Second, fils d’Eustache aux Grenons donna cette seigneurie à Lambert, châtelain de Lens.
Mathilde de Lens et dame de Camblain apporta cette terre à Eustache le Roux (mort en 1205), fils de Baudoin de Béthune, seigneur de Choques et d’Hédvige d’Aumale.
Vers 1300, la seigneurie de Camblain passa dans la maison de Recourt par le mariage d’Isabelle, chatelaine de Lens, avec Philippe, seigneur de Recourt et de la Comté, gouverneur d’Artois.
Nous citerons parmi leurs descendants, Jehan I du nom qui prit part à l’expédition envoyée au secours de Calais en 1348.
Charles, seigneur de la Castiniere, amiral de France, qui fut fait prisonnier à Montereau et mis à mort peu après; Jean, son frère, seigneur de Camblain, tué à Azincourt avec ses deux fils.
Ce seigneur laissa pour héritière, Marie de Recourt qui épousa Valerand d’Hingette, seigneur des Obeaux, gouverneur de Lille, Douai et Orchies, et qui légua la terre de Camblain à son cousin Jean de Recourt dit Agravin, fils de François et de Béatrix, dame de Licques.
Jacques 1er, qui se distingua en Italie et fut nommé échanson de l’archiduc Charles, François III, gouverneur de ville et château d’Aire en 1604.
François, connu sous le nom du baron de Recourt, mourut sans enfants en 1680.
La terre fut alors vendue par décret du conseil d’Artois (1621) et achetée par la famille de Vignacourt (branche des barons de Pernes, seigneur d’Ourton) qui la conserva jusqu’au 183….
La terre de Camblain était une pairie du château de Saint Pol, tenue a10 1. de relief et moitié de cambrelage, aide pareil et service de plaid.
Le seigneur avait toute justice et seigneurie, droit de confiscation et d’épaves; pour y aider, exercer et maintenair sa justice, il avait bailli; lieutenant, plusieurs hommes féodaux et cottiers, prevost, échevins, sergents et autres officiers; il avait droit de garenne dans les bois, droit de moulin banal et seigneurie des eaux.
Quelques fiefs sis au terroir de Camblain relevaient du château de Béthune.
Les vieux fossés et basse-cours du château étaient de cette mouvance.
Nous citons également le Fief Dupont qui tirait son nom d’un des propriétaires, Jean Dupont, seigneur de la Motte, vivant au commencement du XVIème et qui fut tour à tour possédé par les Hibert, les de Noyelles, les de Bergues, les d’Hallewin et les Bernard de calonne.
La coutume de Camblain fut rédigée en 1507, on y voit qu’il existait dans ce village un échevinage renouvelable chaque année et chargé de juger les manants et habitants du lieu, de visiter les flegards et de veiller à l’entretien des chemins.
En 1537, l’armée du roi François 1er demeura pendant trois semaines à Camblain, qui eut beaucoup à souffrir de ce séjour.
L’église fut pillée, les cloches, les vases sacrés et les ornements enlevés; plusieurs maisons du village incendiées; dix habitants furent emmenés prisonniers par les Français qui les firent travailler si rudement que plusieurs en moururent;
la population se réfugia dans les villes voisines abandonnant leurs récoltes et leurs meubles qu’ils perdirent ainsi; les terres restèrent presque toutes incultes.
En 1542, l’armée française traversa ce village et quelques soldats demeurent plusieurs jours au château; il firent quatre ou cinq habitants prisonniers et enlevèrent des bestiaux.
A la suite de ces courses une partie du terrain demeure à Rietz.
La Ferté était de la mouvence du château de Pernes.
Nous trouvons en 1225, un Phalus de la Ferté qui rendit une dîme au chapitre d’Arras : il était l’homme de fief du seigneur d’Ourton.
En 1555, Jean Lequien meunier de la Ferté les Pernes obtint l’autorisation de rebâtir son moulin qui avait été détruit par les gens de guerre.
Au XVIIème siècle le moulin de la Ferté appartenait aux Pengrelins et il fut vendu vers 1714 aux Damiens de Béthune qui prirent le nom de Damiens de la Ferté.
L’église de Camblain aurait été située autrefois vers le moulin de la Ferté : le Père; Ignace prétend dans ses mémoires, que les fondations de cet ancien édifice se voyaient encore à son époque.
Elle aurait été ensuite reconstruite près du château pour la commodité des seigneurs.
Ce monument est du XVème, il se compose de trois nefs qui ont été voutées.
Le choeur et la chapelle du coté de l’évangile sont ornés des armes de Lens, des de Licques et des de Recourt.
La chapelle du coté de l’épitre servit autrefois de sépulture aux anciens seigneurs de ce village.
On y voit des fragments de pierres tombales, et le monument de François de Lens mort en 1535.
Les fonts baptismaux sont de la même époque que l’église, et méritent d’être remarqués.
Le château qui est entouré de viviers maçonnés, a perdu son ancien caractère.
Villeneuve l’a dessiné en 1824, mais on ne savait d’après cette lithographie fixer les dates de cet édifice qui parait être du XVIème siècle.
La chapelle qui avait été construite en l’honneur de Quirin s’est écroulée.
Elle se trouvait en dehors du château, elle était de forme hexogonale, surmontée de tourelles et ornée de nombreuses sculptures.
Entre l’église et le château, on voit un moulin bâti en 1623 qui parait avoir été l’ancien moulin banal.
En 1850, on découvrit plusieurs sépultures du IVè siècle et M. Ternink a cru reconnaître dans ce village des fondations romaines.